Une voiture s'arrêta sur le parking de l'aéroport. D'ici, on pouvait apercevoir plusieurs avions sur la piste, dont peut être celui qui allait m'amener à ma nouvelle maison, la golden academy. Un soupire se fit entendre dans la voiture après un moment de flottement, c'est Sharon qui se tourna vers moi la première, Bill, lui avait toujours les mains sur le volant, elles semblaient crispées sur celui-ci malgré que le véhicule soit à l'arrêt. Voilà, c'était le moment de la séparation. Je ne me mit pas à pleurer, en fait, je ne dis strictement rien car c'était bien la seule chose que je pouvais faire. Puis qu'est ce que j'aurais dit ? "Vous allez me manquez." ? Faux, je ne les avaient jamais considérés comme mes parents. "J'veux pas y aller." ? Faux, je n'attendais que ça, le don que j'avais était trop encombrant pour que je puisse rester avec des humains normaux plus longtemps que ça. Sharon ouvrit la bouche mais aucun son ne sortit de sa bouche. Ne voulant pas m'attarder, j'ouvrais la portière et sortit de la voiture, ma mère adoptive m'imitant. Je sortis l'unique valise que j'avais du coffre et remit correctement ma capuche, le chaton à l'intérieur l'ayant pratiquement fait basculer. Alors que je venais à peine de fermer le coffre, Sharon me prit dans ses bras soudainement, et me serra fort contre elle. Je ne bougea pas d'un poil, lui rendre son étreinte aurait été hypocrite de ma part, elle devait penser que j'avais un cœur de pierre et elle s'était mise à pleurer. Je restais un moment sans rien dire, mais l'écouter pleurer commençait à me faire du mal à moi aussi. Il fallait que je la réconforte sans pour autant être hypocrite avec elle.
« Désolée... Je suis désolée de ne pas être la fille dont vous aviez rêvés Bill et toi. Vous méritiez bien mieux. »
Sur ses paroles, je me délivrais de son emprise et m'accordait un regard vers Bill, dont les jointures avaient blanchis à force de serrer le volant trop fort. Il se retenait de pleurer. Sans rien ajouter de plus, je me dirigeais vers l'aéroport sans me retourner. Neko sortit la tête de ma capuche, lâchant un petit miaulement, laissant ma main libre -celle qui ne trainait pas la valise- lui grattouiller derrière l'oreille, je tournais mon regard vers lui.
« Je sais... Je sais... J'ai été dur avec eux mais au moins, ils auront moins de regret à me laisser partir. Peut être qu'ils adopteront un autre enfant qui fera leur bonheur comme moi je ne l'ai pas fait »
Je soupirais, j'étais bientôt arrivée à l'interieur du hall de l'aéroport.
« Allez, rentre dans la capuche, tu vas nous faire remarquer. »
Le chaton s'exécuta et je passa sans problème les portes d'entrées pourtant sous le regard attentif des vigiles. J'avais emmené le petit Neko sans vraiment m'être poser la question "est-ce que l'académie accepte les animaux ?" et je m'en fichais pas mal, maintenant qu'il était là, ils ne pourraient pas le réexpédier, il n'y aurait personne que je connaisse pour l’accueillir. Après une heure et demi où j'avais enregistré ma valise mais surtout attendu, une voix féminine provenant du haut parleur crachota un message après une petite musique. "Les passagers du vol 721 sont priés de bien vouloir se présenter..." Je n'attendis pas la fin de l'annonce pour me présenter à l’embarcation, présentant mon billet, je pus monter dans l'avion sans que personne ne remarque Neko. Ce qui était une bonne chose car j'aurais pus avoir de grave problèmes si quelqu'un l'aurait aperçut. Je monta et prit place dans l'avion. Heureusement, le voyage n'était pas très long étant donné que l'île se trouvait pas loin du continent Américain. Mon voisin tentait désespérément de faire la conversation avec moi, mais il finit par comprendre de par mes réponses courtes et sans que je ne lui retourne ses questions, que c'était peine perdu. L'avion attérit enfin, je retrouva la terre ferme avec bonheur, et, une fois avoir récupéré ma valise, je pris un taxi. Direction Golden Academy. Le conducteur n'avait pas l'air franchement étonné qu'une jeune fille de 17 ans voyageait toute seule en compagnie d'un chat qui n'était même pas en cage mais après tout, ce n'était pas ses affaires et je devais admettre que j'étais bien contente qu'il ne me pose aucune questions. Le taxi s'arrêta, je le paya, récupéra ma valise, mon chat et me mit à marcher vers le grand bâtiment. Quand j'entrais, je m'aperçus que s'était désert. Regardant la grande horloge accroché au mur, je me rendis compte qu'il était plus de 22 heures 30. Pourtant, peu de temps après être entrée, des bruits de pas se firent entendre. Qui pouvait être là à cette heure ci ? N'y avait-il pas l’extinction des feux ? Quoi que... Certaines personnes serraient bien capable de ne pas prendre en compte le règlement.